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KODAK BLACK FOR YARD MAGAZINE

L’orange mandarine recouvrant les murs d’une bonne partie des baraques du quartier de Kodak Black est joli. Mais la seule chaleur qu’a dû ressentir Kodak en grandissant dans ce quartier, c’est celle de l’étouffant soleil floridien trempant ses tempes dans une puante transpiration. Les yeux rivés sur ces baraques uniformes des étés entiers, servant de toit à des tueurs et des veuves, des dope boys et des camés, des violeurs et des gosses illégitimes. Un espace de guerre quotidienne, qu’il s’agisse de tirer sur un mauvais payeur ou de mettre un foutu bout de porc dans le griyo haïtien des marmots.
La première mixtape qu’il a acheté était signée Lil’Boosie (désormais appelé Boosie Badazz). Soit une légende du rap du Sud, absolument indispensable lorsque l’on parle de “rap du vécu” (un épisode en français de NoFun Show explique brillamment l’importance de ce personnage). Un rappeur qui lui aussi a commencé très jeune, qui incarnait les noirs fauchés de ce South grand et moite, quelqu’un qui rentre dans l’esprit de l’auditeur par sa gamberge et son don d’embellissement du ressenti. Et ce n’est pas un hasard si c’est à Boosie que l’on compare le plus souvent Kodak Black.
Toujours est-il que depuis quelques jours, Kodak Black est libre. La promo de son album largement perturbée, cela ne l’a pas empêché de faire de “Tunnel Vision” un poignant hit mondial, d’accrocher le bronze sur le podium des charts américains, d’atteindre le top 5 au Canada et même d’intégrer le top 100 allemand. Un album musicalement plus doux que les précédents, pour lequel il s’est entouré de Ben Billions, DannyBoyStyles, Mike Will ou Metro Boomin.
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